Les artistes pensent souvent qu’il faut le « gros » son et que ce « gros » son est très difficile à obtenir. En termes de techniques sonores, il est en réalité relativement simple à obtenir et surtout il n’est pas nécessaire pour tous les projets. Techniquement, le « gros » son est le résultat de l’addition de plusieurs micros placés à des points de vue complémentaires. 

Généralement, on additionne l’attaque (souvent appelée transitoire), le corps (quand l’énergie est stable et à son maximum) et la résonance (l’énergie rendue par la pièce). Cela oblige à bien maîtriser la phase sous peine d’obtenir l’inverse de ce que l’on cherche à faire. Ce découpage est bien entendu très variable selon les instruments et il est ici décrit dans un monde parfait. Ces sons seront ensuite combinés entre eux et devront s’additionner au même moment en essayant de ne pas insister sur un groupe de fréquences, ce qui va aider à maximiser la dynamique.

ll est tentant de répéter le plus possible cette règle qui amènerait rapidement à remplir chaque silence d’une grosse dynamique, amenant ainsi la musique proche du bruit blanc sur toutes les fréquences, ce qui donnerait une sorte de souffle très insistant, cela sans aucun relief !

Le danger est donc d’oublier qu’il faut des accalmies et des bourrasques pour sentir une tempête. Bref pour donner l’impression d’un « gros » son, il faut des « petits » sons, ou plus simplement des zones calmes. Le son en enregistrement, c’est d’abord une limite, celle du zéro db. En revanche dans le monde de la musique jouée en acoustique, il n’y a pas de limite et l’on peut toujours rajouter un ampli, cogner plus fort, rajouter un musicien, etc… à l’infini.

Dans l’enregistrement, nous sommes dans un monde fini, où les mouvements d’énergie évoluent dans un cadre à trois dimensions : la dynamique (énergie), la couleur (les fréquences), l’espace (le temps et la stéréo). Le « gros » son n’est donc possible que si les musiciens se répartissent parfaitement les rôles et sont parfaitement synchronisés. En jargon de musicien, cela revient à dire : « on a trouvé notre son, notre identité musicale et on joue en place ». Il s’agit de la base pour obtenir le « gros » son. Il suffit ensuite d’additionner les micros aux bons endroits (attaque, corps, résonance), d’ajuster les fréquences et la compression et d’ajouter éventuellement des gates et des reverb. Ce n’est pas de la magie mais du bon sens !

Studio Melodium

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