Pour les européens, le son chaud est synonyme de rondeur et de douceur. Il est donné par le bas médium (les syllabes nasales par exemple comme « on », « an », « ou », etc…). Ces fréquences autour de 250 Hz se retrouvent dans presque tous les instruments et apportent de la rondeur. Un son chaud n’est pas lié à son timbre mais à son caractère instable qui lui confère un aspect joliment dégradé. On parle souvent de grain, de fragilité. Prenez une photo, gelez là sur l’écran. Prenez la même photo et filmez là. Comparez : l’une est morte, l’autre est vivante. C’est la différence entre le transistor et les tubes, entre le digital et l’analogique, entre un cd et un vinyle, entre une programmation de drum et un vrai batteur, etc…
Mais le monde du numérique maîtrise presque à la perfection la reproduction des comportements du monde analogique. S’il reste encore quelques zones à améliorer, ce sera fait d’ici peu. Nous sommes encore en train d’apprendre à nous servir de ces outils au comportement artificiellement aléatoire. Peut-être qu’un jour on achètera une version de pro tools non stable qui s’usera comme un magnéto… Maintenant sur les plugins haut de gamme, il y a bien un bouton qui s’appelle Analog qui émule un souffle de console ou un hum. Quand on veut du souffle, nous préférons souffler dans un micro, c’est plus joli car c’est plus vivant.
On nous demande parfois une réverb chaude. L’acte de réverbérer créé une distance et éloigne l’objet de ceux qui n’en ont pas, chose qui peut être ressenti comme cool, jouissif ou encore sexy. Lorsque l’on a trouvé la bonne réverbération, il est possible que l’élément réverbéré crée une sensation nouvelle (souvent par le décalage de son énergie sur le rythme) et que sa position par rapport aux autres prenne son sens. Mais il n’y a pas de chaleur à proprement parlé.
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