Le son est un peu le costume de la composition. C’est à la fois une matière, une forme et une couleur. On l’imagine d’abord dans nos têtes puis on met en place une chaîne d’éléments pour y parvenir. Bien entendu, il arrive qu’un accident produise un son incroyable et nous sommes les premiers à le considérer lorsque cela arrive. Réaliser un son, c’est d’abord le choix d’un instrument, le choix de qui va le jouer puis comment on va le jouer, comment on règle l’instrument et à quelle distance on va le prendre. Avec tous ces paramètres, le son est défini à 80%. Pourtant toutes ces choses, c’est le réalisateur qui en prend la décision. L’ingénieur ne fait que prolonger l’idée du réalisateur en choisissant un micro, son placement et un préampli.
Certains disent « oui mais la reverb, le delay ou la modulation ? » Réponse : c’est un traitement très important que l’on enverra dans les casques mais on enregistrera toujours la source sans effet et on pourra aussi enregistrer l’effet comme référence. Le choix du préampli, de l’EQ et du compresseur sont des choix qui sont peu constitutifs du son par rapport aux décisions citées préalablement. En théorie, si on a le bon micro, un bon placement sur le bon instrument bien réglé, on n’a pas besoin d’EQ. Quant à la dynamique voulue, tant que l’on n’a pas une idée très précise du projet, mieux vaut laisser le naturel.
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