Homogénéiser
Grâce à la technologie, les disques sont souvent produits dans différents environnements plus ou moins pro. Le mastering a pour mission de rendre les titres cohérents entre eux et de faire en sorte quʼils sonnent équilibrés sur
nʼimporte quel système de diffusion. A noter que de plus en plus de musiciens travaillent au casque depuis une dizaine dʼannées, il en résulte des mixes très peu stéréo, ce qui peut se corriger facilement au mastering.
Optimiser
Il sʼagit de supprimer ou d’atténuer ce qui peut nuire à la proposition originale du titre et de mettre en valeur ses forces. Comme par exemple supprimer les ‘Sʼ ou les plosives trop présentes sur la voix qui vont rendre lʼécoute fatigante. Cela permet aussi de remettre du gain dans un passage pour affirmer son rôle de climax ou bien de lisser les transientes pour plus de confort dʼécoute. Le mastering sert également à éclaircir un titre un peu sombre, dégraisser un passage un peu lourd en bas médium sans oublier les accidents comme les clics numériques ou les inversions de phase sur le grave.
Editer
Il arrive de demander au mastering dʼéditer un titre pour une version plus courte, pour des besoins promo comme la radio. Dans ce cas, on donnera des stems. Cʼest aussi un moment où on peut agir sur la narration de lʼalbum en
réglant lʼordre, les silences ou les cross fades entre les morceaux. Il est fortement conseillé de venir avec un ordre.
Maximiser le niveau
La norme depuis une vingtaine dʼannées est de sonner fort même si avec lʼarrivée des plateformes de streaming, les ingénieurs ont tendance à masteriser moins fort. Notre cerveau étant perfectible, il préfèrera à son égal celui qui est plus fort. Un son plus fort est dans 99 % des cas un son plus compressé donc avec une dynamique moindre. Dʼoù la sensation que tout est joué à bloc, quʼon chuchote ou que lʼon hurle, on est au même niveau, cʼest à dire très très fort (entre -6 et 0 dB). Sonner fort modifie forcément la balance des instruments et donc peut dénaturer le mixage original et ainsi changer le propos de lʼartiste. Sonner fort implique dʼutiliser un mixage très bien équilibré sinon il se produit des artefact moches de type saturation et sensation de pompage.
Mise au format
Chaque support de diffusion a ses propres limites et il y aura autant de masters que de supports demandés. Le cahier des charges des plateformes de streaming changent très souvent et les différences de sons entre elles et à
lʼintérieur de chacune dʼelles restent encore aujourdʼhui incompréhensible. Pour une sortie en vinyle, il faut un mastering spécifique car cʼest le format qui a le plus de limites physiques (durée des faces, niveau général, stéréo, basse fréquences).
Préciser artistiquement
Chaque famille musicale possède sa propre grammaire artistique. Le niveau de sub, de compression, la répartition stéréo, la dynamique, lʼespace… sont des ingrédients qui définissent des styles musicaux. On peut choisir plus ou moins dʼen forcer les traits. On peut aisément modifier le volume de la voix ou dʼune snare, rendre le titre plus urgent ou au contraire plus décontracté. Il nʼy a pas de presets mais plutôt du savoir-faire dans cette étape.
Pouvez-vous masteriser vous-même votre projet?
Nous vous le recommandons. Certains le font avec succès et si vous trouvez cela difficile, c’est rassurant ! En attendant, vous découvrirez sa puissance de transformation. Une chose est sûre, on mixe mieux quand on a compris les interactions des outils du mastering. D’en connaître les limites et son efficacité vous permet de mixer avec une plus grande confiance. Un titre bien mixé sera masterisé rapidement, sans hésitation, et il apparaîtra comme plus limpide, plus lumineux, comme si ses particules avaient été affûtées pouvant ainsi décupler son potentiel de séduction. Lʼidée que le mastering pourrait magnifier un titre raté est un leurre. Au mieux, il en corrige les déséquilibres.
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