Classic Sound Techniques #2 Réaliser une bonne prise de son – Part II

Lorsque l’on parle de prise de son, on se focalise sur l’optimisation de l’enregistrement d’un seul instrument, en fait il faut réfléchir à un ensemble de trois ou quatre éléments constitutifs d’une idée; un hook, un riff, (en général, un rythme, un cadre harmonique, un lead et le ciment; la basse). Une question revient souvent : 

Comment faire pour donner l’impression que tous les éléments se mélangent bien ?

Il y a une technique qui permet d’obtenir ce résultat qui consiste à réduire la distance entre les éléments « In your face » et les éléments mous, moins bien définis. Effectivement, il est plus difficile de mixer les deux extrêmes !
Quelques conseils de prise de son qui en découlent : utiliser un micro doux type « Ruban » lorsque la source sonore est dure (ex : une baguette en bois qui frappe un charleston). Cela aura pour effet d’adoucir le son.
A l’inverse lorsque l’on a un son très doux, on peut lui mettre un micro nerveux type statique grande membrane ou un crayon et le faire travailler de près. Si l’on fait attention à ça, il sera beaucoup plus facile de « gluer » les éléments ensemble au moment du mix et cette technique rend le mix plus naturel.

Il faut veiller à ce que les sons contiennent des particules d’air de qualité différentes. C’est à dire veiller à varier les distances des micros par rapport à la source. Le plus proche sera une DI, puis un close micking de snare (3cm), une voix (10cm), un ampli guitare (20 à 80cm), un overhead de drum (60 à 120 cm), des cordes (1 à 3 m), une room de drum (3m), une room de clap (6m). Si chaque élément a sa propre quantité d’air, le rendu final sera beaucoup plus naturel. A noter que la stéréo, les directivités des micros et la compression permettent de tricher sur les distances et le rendu de la profondeur, mais cela fera l’objet d’une autre vidéo !

Un des défauts que j’entends souvent sur les productions des home-studistes est que toutes les prises sont faites de prêt ou de très prêt en cardio, ce qui rend l’image générale plate.

Bien entendu, faire attention aux fréquences insistantes : le bas medium. La plupart des instruments ont leur fondamentale qui démarre dans le bas medium ou le bas, il en résulte que cette région est souvent très occupée notamment si vous utilisez des sons de nappes. Avant d’enregistrer, vous pouvez dessiner les différents registres de vos instruments et les superposer en couches. Vous aurez sans doute recours à des coupes bas et des cut dans le 180-360 hz. Si vous voulez dégager une voix de votre mix, la région des medium (autour de 1,4 khz) sera sensible, une bonne stéréo peut aussi aider…

D’autre part, le facteur humain est très important. En effet, il vaut mieux savoir avant d’enregistrer si les artistes vont pouvoir modifier leurs intentions de jeu par exemple. Il s’agit là normalement du travail de réalisateur, mais en général il n’y en a pas, cela devient souvent le rôle de l’ingénieur. Si l’on demande aux musiciens de jouer de telle manière, avec telle intention, il faut qu’ils puissent en être capables, et qu’ils aient l’envie psychologique de faire confiance à l’ingénieur du son. 
Souvent, il y a un leader, des personnes qui sont peut-être un petit peu plus sensibles au niveau de leur personnalité… Il faut donc tenir compte de tout ça pour que la session soit fluide.

Si tout est bien préparé selon l’esthétique musicale définie au départ et que les artistes sont à l’aise, alors tous les éléments sont réunis pour obtenir non pas un bon son, mais votre son !

Voir et écouter :

Classic Sound Techniques – Part I
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